Il y a ce paradoxe que je rencontre souvent dans mon métier de coach : des personnes qui semblent avoir "tout pour être heureuses", mais qui se sentent enfermées. Ce paradoxe, on l’appelle la cage dorée.
À première vue, tout va bien : un bon salaire, un statut enviable, une vie stable. Mais derrière cette façade, il y a un profond mal-être. Mes clients me disent souvent : "Je devrais me sentir chanceux(se) ou heureux(se) mais je n’en peux plus." Souvent ils arrivent chez moi en raison de problèmes de sommeil ("je me réveille tous les jours à 3 ou 4 h du mat'), un mal être général, un burnout déclaré et parfois juste une colère qu'ils ne s'expliquent pas.
Pourquoi ? Parce que cette cage, si belle soit-elle, reste une prison.
Des exemples de situations que j'aiété amenée à accompagner:
L’expatrié : Il occupe un poste prestigieux, mais le choc culturel, les jetlags et la charge de travail l’épuisent. Sa famille, qui a suivi, dépend de son salaire et de sa stabilité. Et lui a fait confiance dans ce choix. Alors, il s’impose de tenir bon, pour ne pas 'trahir' malgré le stress et la fatigue.
Le cadre fidèle à son entreprise : Depuis 15 ans dans la même société, il a tout pour être "bien". Pourtant, le contenu de son poste ne l’intéresse plus depuis des années. Ses dernières mobilités internes n’ont rien changé, et il s’ennuie profondément. A l'inverse, j'ai aussi rencontré des personnes qui étaient épuisées par les demandes internes et ne font que 'gérer' en mode survie les objectifs de performance et de collaboration, jour après jour...
Le fonctionnaire désabusé : en quête de sécurité et de stabilité, il a intégré une institution qui ne correspond pas à ses valeurs. Chaque expérience interne le déçoit, mais il reste par peur de perdre son statut. 'Tu n'as pas idée de la chance que tu as!' (Tu n'imagines pas!)
L’enseignante au bord du burn-out : ses symptômes physiques parlent pour elle, les absences deviennent fréquentes, elle n'en est pas fière mais elle ne parvient pas à envisager de quitter un cadre qu'elle voit comme une protection et le symbole d'une vocation d'enfant - malgré sa souffrance.
La manager novice : enfin promue comme leader, elle vit un enfer quotidien avec son équipe et regrette chaque jour son rôle précédent. Pourtant, faire un pas en arrière serait un aveu d’échec - tant pour elle qu'aux yeux de ceux qui ont cru en elle.
Le commercial devenu agoraphobe : depuis le covid, son inconfort s'est mué en phobie insidieuse et silencieuse. Chaque jour, il se force à affronter ses angoisses pour continuer un métier devenu insupportable, de peur de perdre sa place. Il débarque chez moi, avec l'espoir que l'hypnose solutionnera son problème mais que faire si - au fond de lui - il est effectivement épuisé par tous ces contacts forcés pour l'introverti qu'il est?
Ces histoires, peut-être les vôtres, montrent un point commun : la peur.
Mais de quoi avez-vous peur?
La peur de perdre : perdre un salaire, un statut, un confort.
La peur de manquer: manque à gagner, manque de sécurité, manque de reconnaissance.
La peur de l’inconnu : quitter une situation insatisfaisante, c’est entrer dans un territoire que je ne maîtrisepas.
La peur du jugement : être vu(e) comme quelqu’un qui "n’assume pas", qui "gâche une opportunité".
La peur de l’échec : et si ce changement était pire ?
Le syndrome de l'imposteur: et si je n’étais pas capable de faire autre chose? Et si avouer que ça ne va pas confirme que je suis pas à la hauteur?
Ces peurs sont réelles, mais elles ont un coût immense. Le mal-être qui s’installe ne s’arrête pas à la porte du bureau : il envahit votre vie personnelle, vos relations, votre santé. Chaque matin, c’est cette question qui revient : "Tout ça pour ça ?" "Est- ÇA ma vie?"
Sortir de la cage : par où commencer ?
Briser les barreaux de la cage dorée n’est pas une démarche facile, mais elle est possible. Voici quelques clés pour amorcer ce changement :
Écoutez les signaux et reconnaissez ce mal-être qui vous habite : votre corps et votre esprit parlent. Stress, fatigue, ennui, frustrations… Ces signaux sont des messages à ne pas ignorer.
Identifiez vos peurs : qu’est-ce qui vous retient vraiment ? Si vous prenez le temps de les nommer, vos peurs auront moins de pouvoir sur vous.
Clarifiez ce qui vous anime : Quelles sont vos valeurs ? Qu’est-ce qui vous donne de l’énergie ? Quels sont vos No-Gos? (ce que vous ne voulez plus!). Ces réponses sont des boussoles pour aider à explorer une nouvelle direction.
Prenez conscience de vos ressources et de vos compétences: Vous n’êtes pas seul(e), vous n'êtespas nul(le)/obsolète/incapable. Le changement ne se fait pas en un jour, il démarre par des petits pas et une (re)prise de confiance en soi.
Faites-vous accompagner : sortir de la cage dorée est difficile seul. e. Vous n’avez pas à tout affronter sans aide. En tant que coach, je vous aide à prendre du recul, à déconstruire vos blocages, et à construire votre chemin vers une vie plus alignée avec vos aspirations.
Et si vous osiez ?
Imaginez une vie où vos journées de travail ne sont plus synonymes de boule au ventre, de stress ou d’ennui, mais de sens. Oui, cela demande du courage de quitter une cage dorée. Mais à quoi bon rester enfermé.e si cette cage vous détruit à petits feux?
Vous avez le droit de changer, d’essayer autre chose, de chercher un chemin plus juste pour vous. Ce n’est pas un échec. C’est un acte de liberté.
La porte de la cage n’est pas fermée à clé. Il suffit parfois d’oser pousser.
Alors, prêt.e à faire ce premier pas ?
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